şÚÁĎÉç

Éducation autochtone à l’École d’éducation permanente : dix ans après la Commission de vérité et réconciliation

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En cette Journée nationale des peuples autochtones et en ce dixième anniversaire de la publication des 94 appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation (CVR), nous devons faire plus que nous souvenir : il nous faut mesurer le progrès accompli. Qu’est-ce qui a vraiment changé pour les peuples autochtones dans ce pays et dans des établissements comme le nôtre?

En 2015, la CVR a publiĂ© 94 appels Ă  l’action. Deux ans plus tard, ce fut au tour de l’UniversitĂ© şÚÁĎÉç de publier ses 52 appels par l’intermĂ©diaire du Groupe de travail du provost sur les Ă©tudes et l’éducation autochtones. Ces appels ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©s comme une voie Ă  suivre, un engagement en faveur de la transformation, et pas seulement de la tolĂ©rance.

Ă€ l’École d’éducation permanente de l’UniversitĂ© şÚÁĎÉç, nous avons choisi de rĂ©pondre aux appels nationaux et Ă  ceux de notre Ă©tablissement par des actions concrètes et ancrĂ©es dans la communautĂ© plutĂ´t que d’user de rhĂ©torique. L’Initiative de relations avec les Autochtones est nĂ©e du constat que l’éducation, en particulier l’éducation des adultes et la formation professionnelle, ne peut ĂŞtre exclue du projet de dĂ©colonisation. Elle ne peut pas non plus continuer Ă  marginaliser les savoirs, les voix et les apprenant.e.s autochtones.

L’Initiative de relations avec les Autochtones a permis de répondre à ce constat, du moins en partie. Notre démarche n’a jamais eu comme objectif d’« inclure pour inclure » : nous voulons la justice. Ainsi, depuis sa création, l’Initiative met les Autochtones au centre de sa mission, non pas en tant qu’invités dans le monde universitaire, mais bien en tant que professeur.e.s à part entière.

Nous avons créé des espaces où les apprenant.e.s autochtones et non autochtones peuvent aborder sans détour l’histoire, la violence systémique et les obligations qui découlent de la vérité. L’apprentissage est difficile. Et c’est tout à fait normal : qui a dit que la réconciliation serait facile?

Ma vision de l’évolution de ce travail à l’École d’éducation permanente s’inscrit pleinement dans l’esprit de ces appels à l’action. J’imagine un milieu où la présence autochtone ne se limite pas à des événements commémoratifs, mais où elle est intégrée à la structure même de la vie universitaire. Où les étudiant.e.s autochtones ne se sentent pas comme des invités. Où le savoir autochtone joue un rôle moteur et n’est pas une simple référence. Où les partenariats avec les communautés sont basés sur la réciprocité, la confiance à long terme et la prise de décision partagée.

Je vois des partenariats qui ne sont pas transactionnels, mais fondés sur des avantages mutuels et une gouvernance partagée. Nos relations avec les communautés autochtones doivent être durables, intergénérationnelles et responsables. Nous devons éliminer les obstacles à l’accès, à la rétention et à la réussite des Autochtones; les barrières non seulement financières, mais aussi culturelles et institutionnelles.

Meegwetch à ceux et celles qui ont parcouru ce chemin avec nous : partenaires communautaires, collègues, Anciens et apprenant.e.s. C’est grâce à vos sages conseils que ce travail est possible. À l’Université : nous ne pouvons plus nous permettre d’attendre. La CVR nous a demandé d’agir et le groupe de travail nous a indiqué la voie à suivre. Nous avons tous les atouts en main : c’est désormais une question de volonté.

Ne consacrons pas cette journée uniquement aux cérémonies. Engageons-nous dans un travail plus profond et plus difficile : celui d’écouter, de changer, d’abandonner les structures néfastes. Je formule le souhait que la communauté mcgilloise ne se contente pas de se souvenir des appels à l’action, mais qu’elle les incarne.

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