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Une nouvelle technique permet de reproduire plus précisément les microplastiques en laboratoire

Une méthode de normalisation des échantillons mise au point par des scientifiques de l’Université ºÚÁÏÉç aidera les toxicologues à mieux comprendre les effets nocifs des polluants
±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 3 September 2025

Une équipe de recherche de l’Université ºÚÁÏÉç a mis au point une méthode novatrice permettant de reproduire quatre types de microplastiques courants dans l’environnement. Les scientifiques disposent donc désormais d’une méthode normalisée pour étudier les effets toxiques de ces substances.

« Nous voyons régulièrement dans l’actualité des informations sur les microplastiques présents dans notre organisme ou dans l’environnement. Bien que ces nouvelles soient inquiétantes, nous ne comprenons pas encore pleinement leurs effets dans ces contextes », explique Audrey Moores, professeure au Département de chimie et coautrice d’un article sur le sujet publié dans Environmental Science and Technology.

« Nous sommes encore très loin d’une compréhension quantitative des conséquences de la présence de microplastiques dans tous ces endroits. C’est pourquoi il est vraiment essentiel, pour l’élaboration de politiques publiques, que nous mettions au point une plateforme normalisée d’analyse de la toxicité des microplastiques », ajoute-t-elle.

L’autrice principale de l’article est , doctorante à l’Université ºÚÁÏÉç, et la cosupervision de l’étude a été assurée par Subhasis Ghoshal, professeur de génie civil.

La difficulté de trouver (ou de fabriquer) des échantillons uniformes

Les scientifiques ont du mal à obtenir ou à créer des échantillons de microplastiques normalisés. La collecte dans l’environnement est coûteuse et compliquée, et la récolte est bien souvent un mélange de différents types de plastiques. Quant aux fabricants en laboratoire, ils n’ont pas réussi à maîtriser avec suffisamment de précision la taille, la rugosité et la chimie de surface des échantillons, facteurs essentiels à la compréhension de la toxicité.

La méthode des chercheurs comble ces lacunes avec une précision nanométrique.

« Les scientifiques arrivaient à fabriquer des microplastiques en laboratoire, mais il nous manquait une méthode qui nous permettrait de fabriquer des microplastiques de certaines tailles présentant la chimie de surface et la rugosité souhaitées. Ces paramètres sont essentiels, parce que ce sont des éléments de première importance lorsqu’on évalue la toxicité des nanomatériaux », souligne Audrey Moores.

Leur approche permet également de produire des échantillons de microplastiques plus petits que ceux généralement observés en laboratoire, ce qui, selon Audrey Moores, est essentiel pour l’analyse toxicologique.

Une recette en trois étapes pour des résultats reproductibles

Les équipes ont utilisé une approche en trois étapes pour fabriquer leurs microplastiques. Premièrement, le cryobroyage, ou broyage des particules à basse température, leur a permis de maîtriser la taille et de fabriquer des particules plus petites. Deuxièmement, les scientifiques ont exposé les particules à la lumière UV afin de maîtriser l’oxydation de la surface. Troisièmement, ils ont utilisé une réaction chimique pour rendre la surface des plastiques plus rugueuse.

Résultat : une stratégie claire et reproductible permettant de créer des microplastiques en laboratoire.

« Nous avons mené une analyse très approfondie pour bien comprendre comment fabriquer les particules les plus petites, qui sont les plus difficiles à produire. La taille des particules est une caractéristique clé qui détermine l’interaction des microparticules avec les organes. Plus la particule est petite, plus elle peut avoir d’effets », explique Audrey Moore. « Ainsi, l’analyse de la toxicité sera bien plus normalisée et nous pourrons vraiment comprendre les effets des microplastiques. »

Jasmine Hong, doctorante, travaille déjà sur les prochaines étapes.

« Je souhaite utiliser ces modèles pour étudier l’interaction des microplastiques avec d’autres polluants ou composés toxiques », dit-elle.

³¢â€™Ã©t³Ü»å±ð

L’article « », par Jasmine Hong, Olivia Hengelbrok, Julien Gigault, Subhasis Ghoshal et Audrey Moores, a été publié dans Environmental Science and Technology.

³¢â€™Ã©t³Ü»å±ð a été financée par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG), le programme de recherche et de formation collaborative en électronique et en écoconception durables du CRSNG, la Fondation canadienne pour l’innovation, le Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies et l’Initiative systémique de ºÚÁÏÉç sur la durabilité

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