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La recherche clinique sur les psychédéliques repensée grâce à une nouvelle étude

Il faut parvenir à un consensus sur l’influence de l’état d’esprit et du contexte sur les résultats du traitement pour faire homologuer des substances comme la MDMA et la psilocybine dans la prise en charge des troubles mentaux invalidants
±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 3 June 2025

À l’heure où les psychédéliques gagnent en popularité pour le traitement des troubles mentaux, une dirigée par une équipe de l’Université ºÚÁÏÉç, de l’Imperial College de Londres et de l’Université d’Exeter pourrait venir améliorer la rigueur et la fiabilité de la recherche clinique.

Les essais cliniques sur les psychédéliques menés jusqu’à maintenant présentent ce que beaucoup considèrent comme une faille fondamentale : l’incapacité de rendre compte de l’influence de l’état d’esprit et du contexte d’un sujet sur les effets de substances comme la MDMA et la psilocybine. En raison de cette lacune, les résultats des études sont incohérents et l’homologation des médicaments, plus compliquée.

Pour remédier à la situation, l’équipe a mené une étude de consensus par la méthode Delphi en conviant 89 personnes expertes de 17 pays à un débat à plusieurs tours. Ces consultations ont mené à l’élaboration des lignes directrices , publiées dans Nature Medicine. Cette liste de vérification en 30 points représente le premier consensus mondial sur les facteurs psychosociaux qui influent le plus sur l’effet d’un psychédélique.

« Nous savons depuis des dizaines d’années que les psychédéliques ne fonctionnent pas de manière isolée. L’état d’esprit de la personne, la salle de thérapie, voire la musique que le sujet entend, ont tous un effet sur les résultats », explique Chloé Pronovost-Morgan, coauteure principale de l’étude et chercheuse à l’Université ºÚÁÏÉç ainsi qu’à l’Imperial College de Londres. « Deux essais sur le même psychédélique, à la même dose, peuvent produire des résultats complètement différents selon le contexte. »

Cette approche remet en question le mode d’étude habituel des substances psychoactives, puisque les scientifiques tentent de contrôler ou d’éliminer les variables extérieures afin d’isoler les effets du médicament. Dans ces lignes directrices, on établit l’importance fondamentale du contexte, qui doit être étudié directement.

L’importance des lignes directrices

En proposant, par ces lignes directrices, un cadre normatif pour l’évaluation et la présentation de ces variables, on souhaite parvenir à des résultats d’essais plus cohérents, et comparables d’un essai à l’autre.

Leor Roseman, de l'université d'Exeter, est coauteur principal de l'étude : « Il est essentiel de disposer de lignes directrices claires sur les considérations contextuelles pour comprendre les effets des psychédéliques et la manière dont ils agissent différemment des autres médicaments psychiatriques. Nos lignes directrices aideront également à reproduire les résultats et à comprendre le véritable potentiel thérapeutique des psychédéliques. »

L’absence de cadre normatif a eu des conséquences, et pas uniquement dans les laboratoires, explique la chercheuse. En effet, la Food and Drug Administration a récemment rejeté la psychothérapie assistée par la MDMA pour le traitement du syndrome de stress post-traumatique en raison, essentiellement, du manque de cohérence dans les résultats des essais.

« Les traitements psychédéliques suscitent un immense intérêt dans le grand public, en particulier chez les personnes aux prises avec des troubles mentaux invalidants, comme le syndrome de stress post-traumatique, la dépression et l’anxiété, qui n’ont pas répondu aux traitements existants », fait observer Kyle Greenway, coauteur principal, professeur adjoint à la Division de psychiatrie sociale et transculturelle de l’Université ºÚÁÏÉç et psychiatre à l’Hôpital général juif.

« Nos lignes directrices constituent un nouvel étalon-or en recherche sur les psychédéliques, et elles permettront d’offrir ces traitements aux personnes qui en ont le plus besoin. »

L’équipe de recherche tiendra en octobre un atelier de trois jours financé par le programme Un cerveau sain pour une vie saine de l’Université ºÚÁÏÉç. D’éminents spécialistes des psychédéliques et des neurosciences discuteront de l’intégration des lignes directrices à la recherche et à la pratique clinique.

³¢â€™Ã©t³Ü»å±ð

L’article « », par Chloé Pronovost-Morgan, Kyle Greenway et Leor Roseman, a été publié dans Nature Medicine.

³¢â€™Ã©t³Ü»å±ð a été financée par le Societal Engagement Seed Fund de l’Imperial College de Londres.

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